
Quand on prononce le nom du groupe Von Pariahs, on a comme un besoin d’insister sur le « PAR », syllabe que l’on postillonnerait à la face du monde, histoire de le percuter comme la bande vendéenne a bousculé le rock made in France. Une soudaine envie de figure de style jaillit pour un groupe à PARt.
C’est en 2013, que leur premier album Hidden Tensions nous a été PARachuté, au milieu d’une faune rock française qui se ternissait. En PARamètre non négligeable, la voix et surtout la verve de leur chanteur Sam Sprent, « crapaud » de Jersey et showman d’envergure qui n’hésite pas à descendre en fosse dès les premiers morceaux de leurs concerts énergiques, prenant à PARtie les spectateurs, PARsemant ses interventions de « putain », donnant une dimension « double nationalité » au PARsonnage. Ah non PARdon.
Alors que le sextet déferle des apPARtenances cold-wave, Sam tonitrue de post-punk et crache en folie « PARanoid » dans le morceau Trippin. On connait la Vendée…Von PARiahs a les nerfs comme ces nombreux groupes de rock qui ragent l’ennui de leur village en province.
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Et puis le second album très attendu senti le déPART d’une idylle: un PARi perdu, la PARjure d’une fierté française à PARcourir les héritages auxquels le rock américain s’apPARente, quitte à PARtir vers la PARoisse d’un vintage trop classique. La brutalité de leur apPARition s’évanouissait dans le commun doucereux. Même pas besoin de PARavent, le disque est passé inaperçu. Pfuit, disPARu.
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Le PARdon ne sera accordé qu’à l’écoute du fabuleux 3e opus de la bande devenue entre temps nantaise. Loin de s’adonner à la PAResse, les musiciens osent le PARascolaire et PARachèvent en trois ans un chef d’oeuvre au PARfum de sombre liberté. Le groupe s’émancipe encore, comme à la suite d’un PARicide des influences et règles du genre (s’il y en a pour le rock), et PARfait ses structures instrumentales, notamment ses rythmiques percutantes. Celles-ci sont PARfois brisées, surprennent tout autant que les variations de ton vocal. Un disque qui s’écoute l’oreille tendue, dressée telle un PARatonnerre. Malgré un travail acharné sur la répétition comme nous l’assène l’angoissant Suffocate, chaque morceau est aussi délicieux qu’un millefeuille préPARé avec amour en fines couches PARallèles de bruitages sous guitares, à la manière des seventies krautrock allemandes.
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RadioDurans, nom de l’album, désigne la bactérie Deinococcus Radiodurans, l’organisme le plus radiorésistant au monde. Le thème est lancé: résistant à tout échec, Von Pariahs s’agrippera comme un PARasite et continuera, imPARtial, à évoluer au gré de ses envies, de son identité.
Les guitares y grincent toujours comme l’urgence d’une psychée bien bien dark, où les acteurs boivent (Drinks) et suffoquent (Suffocate). Von Pariahs a trouvé sa signature dans l’affirmation de son espièglerie et soigne jusqu’à son image: chacun des membres désormais se PARe, voire s’emmitoufle, d’une combinaison blanche que l’on retrouvera en performance comme en clip vidéo. Unité éblouissante d’un blanc PARtisan, plus puissante que jamais. Von Pariah ne souffrira d’aucune comPARaison. Loin d’être transPARents, ces gars PARaissent aussi solides que les colonnes du PARthénon.
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Quelques images chaPARdées lors de leur dernier concert au Point Ephémère, moments PARtagés de défouloir dans et sur le noir :