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Jonathan Pierce entre en scène sous les deux notes lancinantes de Bell Laboratories et enchaîne avec Let Me, deux titres résolument électroniques qui tranchent radicalement avec la pop surf des Drums. Le chanteur blond à l’allure juvénile d’ange se dandine et ses bras moulinent langoureusement. Les titres se succèdent ensuite et les guitares reprennent les rennes: Magic Mountain, Kiss Me Again, on apprend ici qu’I hope it doesn’t change him est un hommage à un meilleur ami décédé.
A l’avant, Johnny Pierce donc et Jacob Graham, les deux seuls survivants du quatuor de Brooklyn. Pour le concert, ils sont accompagnés d’un batteur, d’un bassiste et d’un guitariste, tous trois embrumés sur la scène, en retrait, et pas très souriants. Alors que l’un chante et danse, l’autre s’occupe des arrangements électroniques et bat la mesure avec ses doigts comme s’il rythmait une comptine, ou tape du tambourin. Bon y’a pas à dire la voix de Jonathan est claire et jolie, on a envie de dodeliner de la tête en l’entendant, une jolie pop nous remplissant d’allégresse, mais tout le groupe semble effacé derrière lui, effet littéral en plus par la fumée.
Le Trabendo est blindé, et pas de simples amateurs: le public connait les paroles, sautillent éternellement, on a même un « je t’aime ! » élancé au dessus des autres. On a l’impression qu’ils ont beaucoup plus d’énergie que le groupe lui-même. Le chanteur continuera sa danse nonchalante tout le long du concert. Celle-ci est autant fascinante en début que lassante lorsque les morceaux bougent un peu plus: même sur Money, leur sympatique tube entêtant, le numéro du chanteur n’est pas en concordance avec la musique, on aimerait qu’il aligne son jeu de scène sur le dynamisme des percussions et de la basse, c’est morne là. Comme je suis en hauteur, le spectacle englobe musiciens et spectateurs, là-bas un mec trépigne littéralement, ici un couple secoue la tête en cadence parfaite, « match ». Spectateurs, vous devriez monter sur scène.
Bilan simplifié: la musique est chouette mais le groupe manque d’entrain, heureusement il a un bon public qui chante avec lui, je sors avant le rappel.
N’hésitez pas à commenter cet article si vous avez tout déchiré hier 😉
Deux vidéos de Neurokinetics (merci) :