Noel approche, et avec son lot de douceurs, apparaît le troisième album des Lapcat. La sortie de celui-ci avait été annoncée avec une reprise de Road de Portishead. Exercice risqué applaudit par certains, mais franchement qui peut se targuer de reprendre l’iconique Portishead? Du coup on a failli ne pas l’écouter, mais si Road ne figure pas au dos du LP, c’est pour une bonne raison: l’album offre une toute autre perspective de satisfaction ! Ce qui pourrait etre perçu comme une énième chanteuse de variété, est en fait, si l’on écoute bien, autrement plus subtil.
Alors que la première track tire un peu sur la longueur telle une complainte de Lana del Rey rythmée par horloge et autres machines, She’s Bad, titre éponyme de ce troisième album à la couverture à la fois sauvage et irrégulière, nous révèle une profondeur à la PJ Harvey sur des grincements sombres de guitares. Puis s’enchaînent Lavender, qui pourrait parfaitement être remixée par Nicolas Jaar, et Capricorn: 2 tracks entre pop et deep-house. C’est doux et crémeux mais rythmé façon hip-hop, c’est l’hésitation entre le plaid polaire et la piste de danse, c’est l’acoustique versus l’électronique, c’est la rencontre d’une chanteuse du midwest américain (Cate) avec deux musiciens suisses plutôt urbains (Jonas et Jean-Jacques).
De la « street pop hardcore et mélancolique » selon les mots de Jonas…
Jonas : «Les chansons ont la forme, la profondeur et la maturité, ce qui a pu manquer sur nos albums précédents. » En gage de maturité, le couple Jonas-Cate attend un heureux évènement pour février. Ils ont décidé de sortir leur album cet automne mais vous conviendrez qu’il est difficile de prévoir une tournée pour le moment. Qu’à cela ne tienne, She’s bad s’écoute très bien chez soi.