L’ALBUM DU MOIS
Ca y est, ENFIN, l’album de Grand Blanc est sorti, et c’est une bombe à clous dont aucun morceau ne rouillerait: pointes aiguisées électro-rock indus de tailles différentes, dotées de têtes pensantes.
On suit le groupe messin depuis son apparition aux Transmusicales 2014, encore une super trouvaille de papy Brossard. On avait d’ailleurs là-bas fait la connaissance de Benoit, Camille, Luc et Vincent lors d’un interview à chaud, bride lâchée après leur live. Voici donc un album plein d’énergie, mêlant l’électronique des synthés de Camille au rock indus généré par des guitares bien sombres et parfois vintage. Le tout ressuscite la cold wave dans un paysage glacial français, on y distingue nettement l’influence de Joy Division, et on en redemande. On y retrouvera bien sûr de nombreux titres parus précédemment en WiseList comme le nouveau Surprise Party en première position, ou comme les premières créations Samedi La Nuit et L’Homme Serpent ajoutées en bonus sur un deuxième disque.
La force de Grand Blanc réside dans sa dualité vocale. D’une track à l’autre, on passe de la jeune voix féminine de Camille qui vous rappellera La Femme, au grain mûr et provocateur de Benoit que l’on compare souvent à Bashung, également pour la poésie de ses textes. Des textes bruts et abruptes, qui mêlent intelligemment jeux de consonance. Et rien que pour les paroles, on dit BRAVO. Enfin un groupe qui chante en francais dont on peut être drôlement fier et dont on veut apprendre les paroles par coeur!
Camille nous surprend encore avec le titre Tendresse, Summer Summer intéresse pour le minimalisme non usuel du groupe, Bosphore est ultra dansant, Disque Sombre est…ma nouvelle préférée. Verticool nous plonge back dans les années 80, track punk que l’on scanderait le poingt levé: « Pas de prestige, pas de vertige! » L’Amour Fou clôt le premier disque avec la beauté d’une mélodie pop. Le deuxième disque vous rappellera vos coups de coeur 2015: le déchaîné Samedi La Nuit suivi de l’infiniment triste Montparnasse, chanson intimiste que Benoît a écrit en revenant de l’enterrement de son oncle.
Une fois que vous aurez écouté ce premier album d’une maturité impressionnante, vous serez dégoûté que leur live du 15 Mars à la Maroquinerie soit déjà complet…
Mémoires Vives s’écoute, se lit, se réécoute, encore et encore, et se joue en live continuellement, le groupe étant ultra présent depuis son emménagement sur la capitale et sa signature chez Entreprise. Suivez-les, ils sont très actifs!