Au Petit Bain le 23 juin
Après avoir intégré Friendly Birds, The Anticipation et Opposite en WiseLists, on est allé écouter la pop-rock de la bassiste rennaise (mais lilloise d’origine) Laetitia Sheriff au Petit Bain. Et on a plutôt été soufflé. Ce qui peut paraître pop sur l’album studio devient puissant et rauque en live, et donc envoie sa claque.
Video de Twelve Roses prise à Berlin pour vous donner un aperçu
Laetitia a cette manie de commencer ses morceaux avec une voix sensuelle, pop, mélancolique pour les finir en détresse brute et rock, on est comme tiré malgré nous dans ses abîmes, notamment sur To Be Strong. Pareil côté musique, c’est une montée systématique de la pop introspective vers un rock lourd sombre et profond, rythmé de plus en plus fort par la batterie de Nicolas Courret. Laetitia fait grincer sa basse, montre les dents sans perdre sa grâce et nous fait entrer dans un mal-être tellement magnifique qu’on le garde coincé là, au chaud à l’intérieur. Niveau guitare/basse, on sent une maitrise totale de l’instrument sous toutes ses coutures, autant par Laetitia que par son ami Thomas Poli. Quand il n’est pas aux arrangements électroniques ou aux claviers, celui-ci cingle son manche de guitare avec une ceinture, frappe sur le sol son instrument tenu à l’envers tel un baton de théâtre, ou en joue comme un violon, une baguette de batterie en guise d’archet.
Mais ce qui marque le plus chez le trio, c’est cette humilité. Les corps ne s’expriment que par l’instrument et la voix: point de cris, ni de yeux exorbités, de roulades ou de sauts exutoires, un rock ultra présent mais gardé précieux, en intimité. Et avec la belle voix de Laetitia c’est un plus; on ne vise ici que le ressenti des émotions grâce à la musique, et ca marche parfaitement.
La fameuse To Be Strong, vidéo de Lolo-from-Paris (2015)
Influencée par Neil Young, elle nous a aussi fait penser à PJ Harvey avec The Living Dead, ou The Kills lorsque Thomas chante avec elle. On préfère par contre aller chercher un verre sur The Pachyderm Memories, beaucoup trop pop et qui ne correspond pas à l’humeur globale du concert. L’extra longue Urbanism/After Goya engage notre pleine satisfaction.
Robert Gil était également au concert, il vous transmet l’atmosphère et nos sensations par ces photos:
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Retrouvez toutes les photos de Robert Gil sur son site : www.photosconcerts.com
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