ALBUM DU MOIS
[écoute intégrale ci-dessous]
Le designer graphiste parisien Marc Nguyen Tan, est parti pour rattraper ses 10 ans de silence d’une seule traite. Son projet Colder a été réanimé l’année dernière avec l’album electro-pop Many Colours. Ne voilà-t-il pas qu’il revient déjà avec deux albums en simultané dans les bacs: Goodbye et The Rain, chez Not Available /Bataille Records. 2 oeuvres à la fois opposées et complémentaires. Le premier est plutôt rétro et vocal, avec de lourdes influences krautrock, cold-wave, post-punk, jazz et blues (si si, tout ca) tandis que le second est beaucoup plus expérimental et électronique.
On s’est arrêté sur Goodbye pour le titrer album du mois, même si son froid glacial ne correspond pas vraiment à la saison. Cet album n’a pourtant rien d’innovant. On y décèlera tour à tour le parler susurré et la basse funk de Fujiya & Miyagi pour un rendu jazzy sur Blackhole Speedway, le flegme et les claviers vintage de The Doors sur Sad Faces, la mélodie new wave de Depeche Mode sur le début d’Inside qui se transforme ensuite en krautrock lancinant, …
Comme une compilation historique faite de copies des meilleures influences que Tan polit d’un spleen élégant.
« keep on driving », oui c’est le son parfait pour filer sur l’autoroute en toute sérénité. L’atmosphère noire occupe tout l’espace, le rythme est répétitif mais on s’y enfonce avec délectation, notamment dans l’ambiance langoureuse et inquiétante de The Hill. Plus rassurant pour la suite, Sugar et Cold Hand Bop ont ce petit groove rock que Trentemøller adorerait remixer. Alors que So Easy arrive comme une rupture attendue avec une mélodie enfantine qui repose les mauvaises ondes. Goodbye finira le voyage version rockabilly. 39 minutes de pure plaisir emmitouflé dans un cocon individuel.
P.S: Après la sortie de The Rain et Goodbye, Colder sortira un EP dans une veine plus électronique avec le producteur danois Kasper Bjørk, puis un album sous le side-project SAVE!, un duo avec le chanteur du groupe acid house Paranoid London, sur le label d’Ivan Smagghe, Les Disques de la Mort. On ne l’arrête plus.