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C’est avec délectation que nous entrons dans l’automne avec le retour des atmosphères sombres et puissantes du génie danois, qui vient de sortir un nouvel album. On se rend compte dès le premier morceau que Marie Fisker fait toujours et plus que jamais partie de l’identité de Trentemøller live. A 1m de son débardeur sans sous-tif, on est comme envoûté par sa voix suave. One Eye Open et Fade Us s’enchaînent comme les deux premiers morceaux du disque, et oh surprise Anders se met à chanter pour la première fois!! Bon ok sa voix passe par une guitare et des effets de pédales (techniquement parlant), mais c’est un vrai challenge pour l’homme qui ne prononce pas un merci ou bonjour de ses sets. Il communique par contre ce samedi soir une extra bonne humeur par ses sourires, des sauts enjoués et des ballades au devant de la scène avec son tambourin.
A guichet fermé pour cette date depuis 3 mois, La Maroquinerie est envahie par un public à l’avance conquis. Plusieurs têtes chantent même les paroles des morceaux à peine sortis la veille dans les bacs, et celui à ma droite a 3 secondes d’avance sur chaque vers… Fixion peint au synthé des nappes électroniques bien sombres qui relèvent plus de la cold-wave que du passé techno et house du compositeur. C’est à se demander si 2015 n’était pas trop ombragée pour Anders. Qu’importe, le génie nous embrume, nous enveloppe dans une torpeur comme dans un paysage cinématographique et l’on s’y abandonne aveuglément. Il a même révélé avoir composé Sinus en pensant à l’introduction du film The Shining…Pour contre-balancer ce poids, ce sont les morceaux chantés par Marie Fisker qui apportent la lumière sur le disque comme en concert, avec Redefine par exemple. On dénote aussi avec étonnement une ambiance middle-east sur le nouveau titre My Conviction, se demandant si Marie nous ferait pas bientôt une danse du ventre. Enfin, dans un album de Trentemøller, il faut toujours une petite touche d’électro-punk: on l’a ici avec les claviers malades de Circuits.
Crescendo, Anders nous offre une rétrospective de son oeuvre via ses meilleures tracks à euphorie dansante : Shades of Marble, Miss You, la classe grasse de Vamp, l’indétronable Moan; et les succès de son fantastique avant-dernier album Lost: Trails qui fait ressortir les influences rock, mais aussi Still on Fire (tout est dans le titre) et Gravity. On en ressort wet wet wet et heureux !
On regrette juste l’absence de Jhenny Beth (chanteuse française de Savages) qui aurait pu faire un passage pour interpréter ses featuring River in Me et Complicated. Son énergie furax contrastant avec Fisker aurait été sympa, même si leurs voix se rejoignent. Et un point commun à tous les bons concerts: c’est toujours trop court !
Dernier morceau du rappel Come Undone, vidéo de Bernard Debargue